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Le roi Gbêhanzin (Béhanzin) et la résistance

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Le roi Gbêhanzin (Béhanzin) et la résistance Empty Le roi Gbêhanzin (Béhanzin) et la résistance

Message par Tonica Jeu 3 Juil - 16:21

Le roi Gbêhanzin est l'avant-dernier roi de la lignée des Agassouvi sur le plateau des Guédévi. Il succède à son père, Glèlè (1858-1889). Il est celui dont le règne coïncide avec l'expansion coloniale européenne en Afrique, notamment la colonisation française. Ainsi, Gbêhanzin est connu comme le roi ayant opposé une résistance farouche à l'invasion coloniale de la terre de ses aïeux.


Gbêhanzin : un roi au destin singulier

D'après les traditions orales, le prince Kondo a connu une enfance austère comme les autres princes du royaume. Très tôt, il aurait été à l'école du roi Adandozan (1779-1818), déchu par le prince Gankpé, futur roi Ghézo (1818-1858). La rigueur, l'intégrité et les idées révolutionnaires développées par Adandozan au cours de son règne ont certainement eu une grande influence sur le prince Kondo.

Portrait physique et moral

C'est un homme de taille moyenne, légèrement bancal. Il a le teint clair, l'œil vif, le regard franc et droit, voire hautain, l'attitude digne, la démarche traditionnellement fière de ses ancêtres, de son père en particulier.
Il est intelligent, se tient au courant de toutes les affaires du royaume. Rapportant son sens aigu des problèmes pendant les discussions avec Bayol en décembre 1889, d'Albéca écrit : "la diplomatie perd son latin en présence de l'entêtement du prince". De Cuverville le trouve, lors des négociations de 1890, "astucieux, vindicatif, d'un orgueil immodéré", cependant "généreux quand il le faut".
"Instinct guerrier, audace, courage (…), ruse, finesse sont ses "qualités natives" qui développées, réunies, fortifiées par l'étude, par l'instruction et par l'expérience" auraient fait de Gbêhanzin une personnalité plus remarquable encore.


Conditions d'accession au trône

Vers la fin des années 1880, le roi Glèlè, pris par l'âge tombe malade et ne put gérer les affaires courantes du royaume. Le prince Kondo, Vidaho (1), est convié à Djègbé par le roi qui lui confie les dossiers brûlants tels que les négociations avec les Français sur la cession de Kutonu (Cotonou).
Mais il est utile de savoir qu'avant cette étape, Kondo s'était fait raser la tête et envoya à son père les cheveux pour lui signifier qu'il était assez âgé pour gouverner, car il grisonnait déjà. Pour répondre à son fils, le roi lui fit porter un "akoko" (2) et une houe. Par là, le roi indiquait à Kondo qu'il ne devra s'occuper que du commerce et de l'agriculture. "Si jamais tu te livrais à la guerre, tu ruinerais le royaume...", lui aurait-il dit.
Le prince Kondo est intronisé le 30 décembre 1889 et prend le nom de Gbêhanzin.


Un règne mouvementé

Les noms forts et leur signification

Comme la plupart des rois, il a deux noms forts. Son nom est tiré de la phrase Gbè hin azin bo aï djrè : "L'univers tient l'œuf que la terre désire". Son deuxième nom fort "Le requin en colère vient troubler la barre", illustre sa volonté de défendre chaque pouce de la terre de ses aïeux contre les Français.
Ses symboles sont :

un oeuf tenu par deux mains ;

un requin : le roi, féroce comme le requin, ne laisse pas débarquer les ennemis qui viendront conquérir son royaume ;

un homme pendu au mât d'un drapeau, parce qu'il avait proféré des paroles injurieuses à l'endroit du roi Glèlè, son père.


Les rivalités avec les Français

Le nouveau roi doit faire face à l'ingérence française sur son territoire et résoudre en même temps les problèmes socio-politiques que lui pose son entourage.
Pendant les deux premières années, 1890 et 1891, la volonté d'intervention des expansionnistes, négociants et politiciens, devient déterminante.

La phase décisive peut être située entre le 17 février et le 30 mars 1891. Le Sous-secrétaire d'Etat, Eugène Etienne a pris en main la politique coloniale.
Pour lui, "le royaume de Danhomè était un verrou qu'il fallait sauter pour atteindre l'hinterland". Dès lors, la cause était entendue pour que l'armée française ne lésinât pas sur les moyens pour parvenir à cet objectif essentiel à l'expansionnisme tel qu'énoncé par les politiques.

Il faut noter que le roi Gbêhanzin n'est pas non plus resté inactif. Entré en contact avec les Allemands, il fait réarmer ses soldats par des fusils et des canons perfectionnés. Il a même réussi à faire intégrer dans l'armée danhoméenne des Allemands et des Belges.

Trois temps forts sont à considérer dans le déroulement des opérations militaires :

De février 1891 à septembre 1892, les deux armées se sont livrées à des démonstrations de force sans avoir véritablement atteint le seuil critique.
De part et d'autre, on procède à des prises d'otages et à des confrontations par des zones tampons tels que le royaume de Hogbonu (Porto-Novo), les Wémènu, les Egba et les Watchi. Cette étape permit à chaque camp de renforcer l'effectif de ses troupes.

De septembre 1892 à 1893, des combats farouches opposent successivement les deux troupes à Dogba, à Kpokissa et à Kana. Face à la puissance de feu des canons et du nombre impressionnant du corps expéditionnaire, les soldats d'Abomey opposent une vive résistance jusqu'au dernier souffle. La vaillance des Amazones de l'armée danhoméenne est reconnue par les Français. Le 17 novembre 1893, les troupes françaises entrent à Agbomè alors que les palais ont été consumés par le feu que Gbêhanzin y a mis la veille. Celui-ci demeure cependant introuvable. Le 3 décembre, le général Dodds place Agbomè sous protectorat français et proclame la déchéance de Gbêhanzin.

De novembre 1893 à la fin de janvier 1894, Gbêhanzin choisit le maquis. Les Français ne se sentent guère à l'aise dans cette situation. Cependant, ils n'ont jamais pu le capturer.

La fin du roi Gbêhanzin et du royaume de Danhomè

La soumission de l'ex-roi s'est faite dans des conditions particulières. A ce propos, on a souvent parlé de "reddition". Pour le monarque lui-même, il ne s'est pas rendu, pas plus qu'il n'a été pris. Il a exigé qu'on vînt le chercher en un endroit que lui-même a fixé. Le 26 janvier 1894, il arrive au poste de Goho en hamac. N'ayant pas été pris, il n'a pas été vaincu. Légende ou vérité, la tradition orale ajoute qu'à Dodds qui a voulu lui serrer la main, il refuse et lui dit de s'adresser à son ancien Gawu Gucidi (le général de son armée et futur roi Ago-li-Agbo).
Mais avant cette rencontre qui a mis fin à la liberté du roi, celui-ci a, le 20 janvier 1894, au cours d'une cérémonie d'adieu, remercié et loué les sacrifices de ses soldats, dans un discours pathétique. Le 28 janvier, Gbêhanzin quitte définitivement Agbomè. Il embarque à Kutonu le 11 février 1894 à destination de la Martinique, via le Sénégal. Sa suite comprend 11 personnes : son cousin Ayizunon Adandédjan, son fils Wanilo, 3 de ses filles, 5 de ses femmes dont la femme préférée et un interprète.

L'exil de Gbêhanzin

L'ancien roi est exilé. Pendant les 12 ans de son éloignement, jamais Gbêhanzin n'a désespéré revenir dans son ancien royaume. Ses nombreuses lettres pour demander à diverses personnalités d'intervenir en sa faveur le prouvent.

Malgré les soins et la sollicitude dont il fait l'objet, Gbêhanzin se sent de plus en plus éprouvé par le climat froid et humide des Antilles. Il considère comme une malédiction, les funérailles qu'il n'ait pu célébrer à son père. Celles-ci étaient donc une question vitale pour l'ex-roi.

La mort de Gbêhanzin

Gbêhanzin et sa suite regagnent Blida le 20 avril 1906 à cause de son état de santé sans cesse dégradant.
Le roi souffre du mauvais fonctionnement des reins et d'un début de pneumonie. A cela s'ajoute une albuminurie. Il a souvent des syncopes, son cœur faiblit.
Il meurt à Alger le 10 décembre 1906. Il est inhumé le lendemain au cimetière Saint- Eugène d'Alger. La famille rentre à Kutonu le 8 janvier 1907.

Les restes de Gbêhanzin ne seront rapatriés à Kutonu que le 29 mars 1928 suite aux démarches maintes fois renouvelées de son fils Wanilo.


En guise de conclusion

Les qualités aussi bien que les défauts du roi Gbêhanzin lui seront utiles pour affronter les problèmes intérieurs, ceux de la guerre et de la résistance aux Français.
Le Kpanlingan (3) et les chants nous ont révélé la grandeur patriotique du vrai Guédévi (4) qu'était Gbêhanzin. Le commandant Grandin a dit de lui qu'il était un homme audacieux, acharné dans la lutte, autoritaire et prestigieux.
Tels nous paraissent être à la vérité les visages de ce personnage exceptionnel, héritier d'une situation potentiellement dramatique. A l'intérieur comme à l'extérieur, les conditions étaient remplies pour faire du règne de Gbêhanzin un règne mouvementé.


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1. Le prince héritier
2. Cauris
3. L'historien officiel du roi qui lui rappelle quotidiennement les faits et réalisations de ses prédécesseurs.
4. Nom par lequel on désigne les populations qui vivent sur le plateau d'Abomey par rapport au groupe pré-Alladahonu.

Discours d'adieu du roi Béhanzin

Ce célèbre discours du roi Béhanzin est le dernier message fort qu'il a prononcé le 20 janvier 1894 en signe d'hommage à son armée dont il a toujours loué le courage et la bravoure des soldats et des amazones.

« Compagnons d'infortune, derniers amis fidèles, vous savez dans quelles circonstances, lorsque les Français voulurent accaparer la terre de nos aïeux, nous avons décidé de lutter.

Nous avions alors la certitude de conduire notre armée à la victoire. Quand mes guerriers se levèrent par millier pour défendre le Danhomè et son roi, j'ai reconnu avec fierté la même bravoure que manifestaient ceux d'Agadja, de Tégbessou, de Ghézo et de Glèlè. Dans toutes les batailles j'étais à leurs côtés.

Malgré la justesse de notre cause, et notre vaillance, nos troupes compactes furent décimées en un instant. Elles n'ont pu défaire les ennemis blancs dont nous louons aussi le courage et la discipline. Et déjà ma voix éplorée n'éveille plus d'écho.

Où sont maintenant les ardentes amazones qu'enflammait une sainte colère ?
Où, leurs chefs indomptables : Goudémè, Yéwê, Kétungan ?
Où, leurs robustes capitaines : Godogbé, Chachabloukou, Godjila ?
Qui chantera leurs splendides sacrifices ? Qui dira leur générosité ?
Puisqu'ils ont scellé de leur sang le pacte de la suprême fidélité, comment accepterais-je sans eux une quelconque abdication ?
Comment oserais-je me présenter devant vous, braves guerriers, si je signais le papier du Général ?

Non ! A mon destin je ne tournerai plus le dos. Je ferai face et je marcherai. Car la plus belle victoire ne se remporte pas sur une armée ennemie ou des adversaires condamnés au silence du cachot. Est vraiment victorieux, l'homme resté seul et qui continue de lutter dans son cœur. Je ne veux pas qu'aux portes du pays des morts le douanier trouve des souillures à mes pieds. Quand je vous reverrai, je veux que mon ventre s'ouvre à la joie. Maintenant advienne de moi ce qui plaira à Dieu ! Qui suis-je pour que ma disparition soit une lacune sur la terre ?

Partez vous aussi, derniers compagnons vivants. Rejoignez Abomey où les nouveaux maîtres promettent une douce alliance, la vie sauve et, paraît-il, la liberté. Là-bas, on dit que déjà renaît la joie. Là-bas, il paraît que les Blancs vous seront aussi favorables que la pluie qui drape les flamboyants de velours rouge ou le soleil qui dore la barbe soyeuse des épis.

Compagnons disparus, héros inconnus d'une tragique épopée, voici l'offrande du souvenir : un peu d'huile, un peu de farine et du sang de taureau. Voici le pacte renouvelé avant le grand départ.

Adieu, soldats, adieu !...

Guédébé...reste debout, comme moi, comme un homme libre. Puisque le sang des soldats tués garantit la résurrection du Danhomè, il ne faut plus que coule le sang. Les ancêtres n'ont plus que faire de nos sacrifices. Ils goûteront mieux le pur hommage de ces cœurs fidèles unis pour la grandeur de la patrie.
C'est pour quoi j'accepte de m'engager dans la longue nuit de la patience où germent des clartés d'aurore.
Guédébé, comme le messager de la paix, va à Ghoho où campe le général Dodds.
Va dire au conquérant qu'il n'a pas harponner le requin.
Va lui dire que demain, dès la venue du jour, de mon plein gré, je me rends au village de Yégo.
Va lui dire que j'accepte, pour la survie de mon peuple, de rencontrer dans son pays, selon sa promesse, le président des Français. »

Extrait de - Kondo le requin - Jean PLYA - Ed. CLE.

Le 26 janvier 1894, le roi Béhanzin arrive à Goho pour rencontrer le gérnéral français Dodds et mit fin à la guerre.
Le roi Béhanzin a aussi laissé ce message pathétique aux enfants de son pays : "Le Requin se rend. Mais, les fils du Dahomey ne trahiront pas".

Ainsi prit fin la fantastique histoire du royaume de Dahomey libre et indépendant.

Source: (www.epa-prema.net)
Tonica
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